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Article paru dans le Sud-Ouest du 23 janvier 1999, à propos de la présentation du procédé Stratasys de prototypage rapide par la société MG2 :



SOULE / INNOVATION TECHNOLOGIQUE

Un sacré gain de temps

Un nouveau système de fabrication de prototypes assistée par ordinateur a été présenté au lycée du Pays de Soule. L'établissement pourrait l'utiliser pour compléter les formations proposées


Photo Article Sud-Ouest 26/03/98
Peter Moisan, de MG2, explique le processus de la conception sur écran.
La machine fabriquera directement le prototype réalisé sur l'écran

(Photo Marcel Bedaxagar)


MARCEL BEDAXAGAR
Tous les industriels connaissent le problème. Avant de lancer la fabrication d'un produit, il convient de savoir s'il est bien adapté à ce que demande le client. En faire le prototype est la manière la plus sûre de ne pas se tromper, en fabriquant le premier modèle d'une pièce, par exemple.
Ici comme ailleurs, l'introduction progressive de machines pilotées par l'ordinateur a permis de faire d'énormes avancées. Il est fréquent aujourd'hui de voir le technicien de bureau d'étude utiliser les logiciels de CAO (conception assistée par ordinateur) concevoir mécanismes et différentes pièces afin de pouvoir, grâce à ces logiciels, visualiser sur écran le résultat en trois dimensions. L'étape suivante, qui consiste à fabriquer cette pièce directement à partir de ce dessin a été présentée hier matin au lycée du Pays de Soule à Chéraute, par les promoteurs d'un procédé américain de ce que l'on appelle le prototypage rapide.

EN QUELQUES HEURES

Alain Briancourt, gérant de MG2 Anjou Technologies, Peter Moisan et Daniel Morille, respectivement ingénieur avant-vente et
commercial de cette société, ont présenté avec Dominique Maitre, représentant de la société californienne Stratasys, les diverses machines fabriquées par cette demière et proposées en France par MG2. «À partir d'un fichier informatique, ces machines réalisent l'opération de création de la pièce sans rupture de la chaîne numérique », ont expliqué les techniciens dans un langage quelque peu hermétique pour le non-initié, mais tout à fait à la portée des industriels ou spécialistes qui avaient répondu à l'invitation du lycée. En clair, la machine apportée pour la démonstration réalisait la pièce conçue sur l'ordinateur et visible en perspective sur l'écran. Le procédé utilisé étant le FDM (Fuse Deposition Modeling). Taduction par Albert Milhomis, chef des travaux au lycée professionnel Champo et spectateur averti : « C'est un fil ABS qui se dépose sur un support par couches successives peur confectionner une pièce en plastique. L'avantage étant que que vous améliorez considérablement la prestation de service aux clients, parce que vous pouvez lui proposer en quelques heures le prototype de leur pièce afin qu'ils voient immédiatement si elle est correspond à ce qu'ils veulent ». Une opinion que confirme Charles Bertoni, patron d'une fonderie à Mauléon : « Il y a un énorme avantage au niveau du gain de temps et pour le coût de revient, car on évite ainsi tout un processus de réalisation sur maquette », estime-t-il.

DES PROJETS POUR LA SOULE

Reste que les machines présentées par MG2 coûtent cher : de 600 000 francs à plus de 2 millions de francs pour la plus élaborée. Mais des aides sont envisageables, des solutions de financement également. Et déjà, un industriel souletin rêve à la possibilité de créer un bureau d'étude en rassemblant plusieurs utilisateurs potentiels. Quant au lycée, il n'est pas le dernier à s'intéresser à cette technique: « Nous étudions la possibilité d'ouvrir une formation complémentaire de notre filière microtechnique, car c'est dans ce domaine de création assistée par ordinateur que nos étudiants trouvent le plus facilement un emploi ». De là à imaginer l'installation de ce type, de machine au lycée pour la formation et, pourquoi pas, pour une utilisation par les industriels souletins, tout semble envisageable.



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