Le géographe et artiste Franz Schrader (auquel le musée des Beaux-Arts consacre actuellement une passionnante exposition) est l'inventeur de l'orographe.
Un instrument destiné à faciliter l'établissement des cartes de montagne, en particulier celles des Pyrénées où il fut utilisé le plus souvent. Il permet de viser les lignes de paysage et de tracer un cercle d'horizon analogue à ceux des tables d'orientation.
« Cet instrument constitue une véritable machine à dessiner le relief, indique Michel Rodes, co-auteur de la monographie de Shrader que viennent de publier les éditions paloises le Pin à Crochets.
En quelques heures de travail, depuis un belvédère quelconque, l'opérateur obtient un tour d'horizon, un paysage à 360°, tel celui d'une table d'orientation.
L'appareil se compose d'une lunette mobile autour d'un axe vertical et d'un pivot horizontal, d'un mécanisme de transmission et d'un crayon sur une planchette horizontale. Au fur et à mesure que l'opérateur déplace la lunette pour sui vre telle ou telle crête, le crayon, mécaniquement, se déplace sur le bristol.
C'est l'orographe qui a permis à Schrader de lever la première carte en courbes de niveau des Pyrénées centrales, françaises et espagnoles. »
Il semble qu'il y ait eu six modèles d'orographe, dont quatre ont été effectivement construits. Et Schrader a laissé près de trois cents tours d'horizon effectués à l'orographe.
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SIX MODÈLES
De la rencontre, en juin 1994, entre Michel Piot, directeur de la librairie du palais, à Pau, et Michel Lavie, professeur de physique au lycée Saint-Cricq, est né le projet de faire construire un orographe selon Shracler par des élèves. Ceux-ci seraient ainsi les acteurs d'une démarche pédagogique originale, associant les techniques modernes au savoir-faire du passé, et ravivant le souvenir du cartographe du mont Perdu. Passioné par les Pyrénées, le libraire palois avait rencontré la petite-fille de Schrader qui lui avait prêté l'appareil personnel du géographe. Et il avait pu examiner aussi trois autres orographes dans la salle de lecture du Musée pyrénéen à Lourdes.
Un PAE (Projet d'action éducative) sur le thème « Étude et construction d'un orographe », dont Michel Lavie a été le coordonnateur, a été ainsi mis au point au lycée Saint-Cricq, en collaboration avec le lycée Molière à Orthez. Mais ce sont les élèves du Lycée du Pays de Soule à Chéraute qui ont réalisé l'orographe. « L'appareil a été reconstruit à l'identique, au millimètre près », souligne Michel Lavie.
Le jeudi 26 juin, Guy Auriol, Michel Rodes, Hélène Saule-Sorbé et Jean Ritter, les auteurs de la somptueuse monographie consacrée à Schrader, ont dédicacé leur ouvrage à la librairie du Palais à Pau. A cette occasion, les élèves souletins et leur professeur Michel Toullet ont exposé leur orographe qui a suscité bien des remarques admiratives.
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